Je suis devenu formateur #1 – Audrey Papineau

Audrey Papineau s’est reconvertie en tant formatrice indépendante en 2016, elle travaillait auparavant comme juriste et intervenante socio-judiciaire dans le milieu associatif puis en tant que chef de service dans le secteur judiciaire. Rencontre avec cette passionnée de pédagogie, de transmission de savoirs et de valeurs.

Travailler en milieu social : une évidence !

Après des études de droit, Audrey Papineau est devenue juriste dans une association socio-judiciaire, elle y conseillait et accompagnait des victimes d’infractions pénales, puis par la suite des auteurs, sur le plan juridique et administratif.

“Cela correspondait à ma sensibilité et à mes valeurs”

Elle passe son diplôme de chef de service social (CAFERUIS) en 2011 et poursuit son parcours dans le secteur judiciaire durant quelques années tout en intervenant bénévolement en parallèle sur des fonctions d’encadrement dans un centre d’accueil de jour dans le champ de la précarité.

Ses premiers pas dans le domaine de la formation

Recontactée par son ancienne école, Audrey Papineau devient, en parallèle de son emploi, jury aux épreuves du CAFERUIS.

“J’ai toujours été attirée par le secteur de la formation, l’approcher de cette façon était pour moi un véritable plaisir, j’y prenais goût !”

Le déclencheur ? Une formation à l’animation de Groupes d’Analyse de la Pratique

“En tant que chef de service, j’intervenais souvent auprès de mes équipes, je faisais de la pédagogie, j’aimais les former et transmettre des valeurs…
L’analyse de pratique était un OVNI dans le secteur judiciaire mais, déjà à l’époque, j’animais des groupes de parole avec mes collaborateurs. Même si en général c’est l’occasion pour les équipes de s’extraire du cadre hiérarchique professionnel j’ai vite vu l’impact bénéfique pour les salariés comme pour les bénévoles”.

C’est à ce moment qu’Audrey Papineau décide de se former à l’animation de groupes d’analyse de la pratique (GAP).

“J’ai suivi une formation GAP avec Epsilon Melia et ce fut pour moi un événement déclencheur dans ma vie professionnelle. Cela m’a ouvert des perspectives immenses !”.

C’est à l’issue d’un congé maternité qu’Audrey Papineau a pris un peu de distance avec ses fonctions d’alors. En désaccord avec sa hiérarchie, elle entrevoit alors un signe qu’il était temps de changer de métier, pour de bon.

Devenir formatrice pour “être à la bonne place”

Partager, accompagner, transmettre. Voilà ce que recherchait Audrey Papineau, mais elle n’était pas à la meilleure place, en tant que chef de service, pour assouvir son envie de former.

En 2016, elle anime une formation sur les écrits professionnels, puis des groupes d’analyse de la pratique en tant qu’indépendante et continue d’intervenir à l’école du travail social, toujours en tant que jury aux épreuves. Dans la foulée, elle commence à animer des modules de management et d’écrits professionnels dans cette même école, ainsi qu’auprès d’organismes de formation.

La première année, elle s’est auto-formée à la mise en place d’un déroulé pédagogique, la maîtrise des techniques d’enseignement et du timing, la définition des objectifs d’apprentissage, etc; s’appuyant notamment sur son expérience de chef de service et sur ses années passées dans le domaine juridique qui lui apportaient un solide cadre organisationnel.

Valider son choix et s’épanouir !

En 2017, elle suit la formation de formateurs afin de valider ses acquis et peaufiner son expertise dans le domaine.

“C’est assez unique de pouvoir être formé tout en étant soi-même formateur indépendant ! J’ai été mise en confiance car on s’est basé sur mon expérience professionnelle, pas sur mes seuls diplômes, et cela m’a permis de me lancer.”

Pour Audrey, cette formation a été l’occasion de confirmer son choix de carrière, de la légitimer et la conforter sur ses fonctions.

“Ce fut une super expérience, après ça j’ai pu vraiment me lâcher et m’autoriser beaucoup plus de choses, j’ai gagné en assurance dans ma pratique, j’ai commencé à prospecter, ce fut une vraie ouverture à de nouvelles opportunités”.

À partir de ce moment, Audrey Papineau a élargi les thématiques abordées en formation : management, communication, réunions d’équipe, sentiment d’impuissance dans l’accompagnement des publics vulnérables, etc.

L’expérience pédagogique de la co-animation : une révélation

De par son expérience dans le domaine juridique, Audrey Papineau avait une approche plutôt classique de la formation où théorie et rigueur étaient de mise. Elle a pu découvrir et s’initier à la co-animation dans le cadre des formations dispensées chez Epsilon Melia. Ce fut pour elle une révélation !

“La co-animation fut pour moi une découverte extrêmement enrichissante. Je craignais une certaine légèreté, or cela m’a apporté une double lecture du sujet, la mienne et celle du collègue comédien-médiateur. Au final cela apporte plus de richesse, de plus grandes perspectives, une meilleure dynamique de groupe.
Même en école du travail social, je m’en sers : j’anime mes formations comme en co-animation, je m’en inspire.
J’ai été poussée dans mes retranchements, cela m’a amené à faire ce fameux pas de côté, ce n’était pas facile au début mais maintenant c’est devenu systématique”.

Et aujourd’hui, quel bilan tire-t-elle de son expérience ?

“Ce choix était le bon : on m’a fait confiance, ce qui me permet d’en vivre aujourd’hui alors que c’était un vrai pari au départ, j’ai maintenant une vision élargie du métier, je prends énormément de plaisir, je m’éclate à faire ce que je fais.”

Audrey Papineau intervient aujourd’hui sur des thématiques variées comme la régulation d’équipe, la gestion de conflits, la médiation, la supervision individuelle, l’accompagnement à la prise de poste de cadres, chefs de services, coordo, l’animation de GAP, etc.

“Bien sûr, j’ai plus de travail qu’avant et les débuts étaient source d’inquiétude, parfois de désespoir, j’avais peur de la précarité et de l’instabilité financière mais avec le temps j’ai vraiment réussi à me rassurer, la récompense est largement à la hauteur du temps passé, ça équilibre. J’ai aussi gagné en qualité de vie, je suis plus souvent présente à la maison même si la frontière entre vie pro et vie perso est aussi plus effacée, il faut parfois savoir lâcher un peu. J’organise mon temps de travail comme je l’entends, je suis indépendante et autonome. Je me considère encore comme une “jeune formatrice”, j’apprends tous les jours, c’est infini !”

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