Analyser les pratiques professionnelles : Pour qui ? Pourquoi ?

L’analyse des pratiques professionnelles est un excellent moyen de développer collectivement de nouvelles approches pour améliorer l’exercice d’une profession. Basée sur le partage et les retours d’expérience de différents professionnels issus d’un même métier, cette méthode est principalement utilisée dans des professions où le relationnel prédomine : en médecine, dans l’éducation ou encore auprès des travailleurs sociaux.

À qui s’adresse l’analyse des pratiques professionnelles ?

À tous les professionnels évoluant dans les secteurs sociaux, médico-sociaux ou éducatifs principalement, même si cette méthode peut s’appliquer en réalité à presque toutes les professions. En effet, la nécessité de prendre du recul sur son activité pour mieux l’appréhender est universelle.

Néanmoins, les professions du secteur social, par exemple dans les domaines de la petite enfance, de la protection de l’enfance, du handicap, de la précarité ou des tutelles, sont particulièrement concernées et ont un besoin indispensable d’analyser les pratiques professionnelles de façon régulière.

4 professionnels du social ont testé l’analyse de la pratique et témoignent

Françoise H., Responsable des étudiants en éducation spécialisée à la Protection Judiciaire de la Jeunesse

À l’origine de son besoin, Françoise H. cherchait, pour les étudiants dont elle s’occupe, une façon de leur permettre de travailler sur la « dimension subjective » de leur activité : qu’est-ce qui les mobilise dans une situation de travail spécifique ? Que peuvent-ils en dire ? Comment s’en distancier ?

« Nous cherchions des psychologues cliniciens qui viennent de l’extérieur » pour qu’ils « ne soient pas pris dans des enjeux institutionnels », précise Françoise H.
Trois groupes d’analyse de la pratique ont donc été mis en place pour les étudiants et, si les échanges entre ces jeunes et les intervenants restent confidentiels, celle-ci assure qu’elle n’a obtenu que des retours positifs de la part de ses étudiants !
Ils « ont pu travailler sur leurs affects en situation de travail », « dans un cadre sécurisant » confie-t-elle.

Béatrice A., Directrice du centre Maurice Coutrot (93), établissement d’enseignement spécialisé et de rééducation pour handicapés moteurs

Pour Béatrice A., l’enjeux de l’analyse de la pratique professionnelle était de « clarifier les missions des professionnels » de son centre pour « repositionner le jeune au centre de leurs préoccupations ».

Dans les différents groupes d’analyse de la pratique, des professionnels issus d’un même « champ » : enseignant, éducatif et paramédical. Pour la directrice, l’efficacité de cette méthode sur le travail de ses équipes est plus qu’évidente, d’autant que « c’est un temps vraiment apprécié des professionnels, pour qui il est nécessaire de prendre du recul par rapport au quotidien de leur travail » conclue-t-elle.

Véronique M., Responsable de la Permanence ministérielle des interventions sociales

Véronique M. a participé il y a quelques temps à un groupe d’analyse de la pratique avec les quatre assistantes sociales de son service qui, pour elle, avait un statut un peu « particulier » et « n’avait pas de place bien définie » dans l’institution dans laquelle il se trouvait.

« Nous avions besoin de lieux pour prendre de la distance sur l’institution et les situations rencontrées » indique la responsable. « Ce travail permet de se positionner et d’évoquer les questions relationnelles en présence d’une personne qui n’est pas partie prenante ». Une prise de recul nécessaire et bénéfique pour ces assistantes sociales qui ont également appris « quelques petites techniques » pour mieux gérer certaines situations délicates liées à leur métier : savoir affronter les entretiens téléphoniques difficiles en faisait partie, aujourd’hui elles savent qu’elles peuvent se lever pour « ouvrir le corps » et « mieux écouter l’interlocuteur » afin de désamorcer plus facilement une situation.

Au final, leur travail est plus efficace et elles se sentent mieux dans leurs fonctions grâce à l’analyse des pratiques professionnelles.

Blandine E., Chef de service à l’association Artog-Lafayette qui intervient dans l’insertion sociale

En tant que cadre, Blandine E. a participé à l’un des deux groupes d’analyse de la pratique mis en place pour les cadres de son association. Pour elle, c’est une véritable opportunité de partager les expériences entre pairs, de débattre et de créer un nouvel élan bénéfique pour tous.

« Ce qui est intéressant, c’est que l’animateur connait autant le terrain que la gouvernance, en plus d’avoir une formation en psychologie » remarque-t-elle. Cette chef de service estime crucial de créer une bonne dynamique dans ces groupes « pour que chacun accepte de se livrer un peu » pour enrichir les débats et faire en sorte que chacun ressorte avec une nouvelle idée, une nouvelle opinion de son métier et surtout une nouvelle approche dans la façon de le pratiquer.

Enfin, le partage d’expérience qui caractérise un groupe d’analyse de la pratique est « ce qui aide à relativiser devant la charge de travail et les difficultés » qu’elle et ses semblables peuvent rencontrer. « On se sent moins seul » termine-t-elle.

Epsilon Melia accompagne de nombreuses structures différentes dans l’analyse de la pratique en organisant au sein même de ces établissements (ou institutions) des groupes d’analyse des pratiques professionnelles pour les équipes ou pour les cadres. De même, l’organisme propose une formation en 8 jours pour permettre à tout un chacun d’animer des groupes d’analyse de la pratique.
Pour tous renseignements, contactez-nous.

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